Un rédacteur bas-carbone ? Encore une idée de bobo emperlousé ou une stratégie marketing de greenwashing issue du capitalisme du plus bas étage ? Figurez-vous que non, en tout cas, pas en ce qui concerne Rédigéo. Pour moi, et donc Rédigéo, être professionnellement et personnellement bas-carbone n’est rien moins qu’une stratégie, oui, mais de survie. Ce devrait d’ailleurs être le cas de tout le monde, non ? Vous compris. Vous hésitez ? Tenez ma main, je vais vous montrer deux ou trois bricoles, rédacteur écoresponsable par-ci et rédacteur bas-carbone par-là.
Sommaire
Qu’est-ce qu’un rédacteur web bas-carbone ?
Un rédacteur bas-carbone et écoresponsable est un professionnel de la rédaction (généralement numérique), garantissant que son activité professionnelle est volontairement orientée de manière à réduire son impact carbone et son poids sur l’environnement. Oui, souvent il faut croire l’affirmation sur parole, mais parfois il existe des moyens de vérifier ces assertions. Quelques définitions pour mettre l’eau du bain à température et vous montrer que ma démarche n’est ni frivole ni marketing.
L’empreinte carbone professionnelle : La clé de voute des efforts à fournir
Vous recyclez ? Vous triez vos déchets ménagers en suivant scrupuleusement les indications des pouvoirs publics ?
C’est bien.
Vous mangez moins de viande et vous prenez le bus pour aller au travail ?
C’est très bien.
Une fois au travail vous vous asseyez au volant d’un véhicule diesel ou vous passez des commandes à l’autre bout du monde ?
C’est de suite moins bien.
L’impact de nos activités professionnelles est énorme, d’autant plus que le fait de polluer pour faire vivre une entreprise ou pour satisfaire un employeur est un bouclier émotionnel très confortable.
Nombreux sont ceux, et j’en connais personnellement, qui ne parviennent pas à concilier ces deux aspects et qui, malgré leur engagement pour l’environnement ont un emploi très carboné. Le résultat est une dissonance cognitive souvent difficile à supporter et parfois particulièrement toxique.
Nous devons tous réduire l’impact carbone de nos activités de manière à étayer nos valeurs personnelles et à instaurer une économie globalement plus écoresponsable.
Évidemment on ne peut pas toujours agir sur les trajectoires d’une grande entreprise, mais on peut peser et effectuer des gestes qui, à la longue, deviennent des habitudes.
Le numérique est-il émetteur de carbone ?
On perçoit à tort le numérique comme un domaine sans impact sur l’environnement. Même de nombreux acteurs du numérique méconnaissent l’impact réel de ce domaine.
Autant ne pas se le cacher, le numérique est une industrie polluante et particulièrement toxique. Certains affirment que ce secteur affecte moins la planète et ses occupants que d’autres, l’automobile, par exemple. Si cette assertion est vraie, bien qu’un peu naïve et inutile, il faut souligner que c’est l’usage qui pose problème.
En effet, le numérique peut être appliqué à la quasi-totalité de nos activités et s’immisce dans chaque interstice de nos vies.
Le problème est également que nous ne percevons pas ce secteur plus loin que l’écran que l’on regarde. Le numérique c’est, bien avant l’information que vous consommez :
- De l’électricité.
- Des matières rares.
- Des moyens de stockage des données.
- Des moyens de diffusion des données.
- Des moyens de consultation des données.
- Des professionnels gérant les points précédents.
- Mille autres petites choses.
L’ADEME et l’ARCEP (à priori pas des gauchos hippies élevés au patchouli) estimaient en 2022 que 10% de la consommation électrique française est liée aux services numériques et que 2,5% de l’empreinte carbone de la France est liée au numérique. Certaines études tendraient à montrer que ces chiffres pourraient doubler entre 2025 et 2050.
Oui, nos activités en ligne sont toxiques. Oui nous pouvons faire preuve d’un peu plus de sobriété.
Le but n’est pas d’arrêter tout net le secteur numérique, bien que l’idée se défende et puisse nous bénéficier, mais de ne pas verser dans l’excès, de limiter l’inutilité, bref, d’être raisonnable.
Vous avez besoin vous d’une vidéo hors sujet qui tourne en boucle au format miniature sur un article, lui-même consulté sur un petit écran 4K alors que vos lunettes sont sur votre chevet ?
Il y a beaucoup de gras à couper sur internet, il y a des gestes simples et efficaces à adopter, sans même parler d’effort. Nous avons la main là-dessus en tant qu’utilisateurs et vous avez la main là-dessus en tant que professionnel à la recherche de contenu. Et moi, moi j’ai la main là-dessus en tant que pourvoyeur de contenu. Simplement une affaire de choix.
Comment un rédacteur web peut-il être bas-carbone ?
Un rédacteur peut être bas-carbone au même titre qu’un plombier ou qu’un coiffeur peut l’être. Toute activité professionnelle utilise une débauche d’énergie que l’on peut réduire.
Le rédacteur écoresponsable saura mettre ça en avant dans son activité, que ses clients le souhaitent ou non, la façon dont il se livre à son artisanat reste sa prérogative.
Ensuite, le rédacteur bas-carbone peut aller plus loin et évoquer ces problématiques, les laisser transpirer dans ses textes. Depuis environ 2 ans j’ai pris la décision d’injecter une réflexion écoresponsable dans chacun des articles que je propose, si possible. Je ne pourrais pas me prononcer sur le résultat, mais la méthode ne coûte rien, est facile à mettre en place et dans la majorité des cas, les clients ne regimbent pas.
Pourquoi suis-je un rédacteur bas-carbone ?
Suis-je, pour reprendre l’illustration de Jean-Marc Jancovici en train de laver plus vert que vert ? Non, ma démarche, sans être parfaite, ne relève pas du greenwashing, et je vais vous le démontrer.
Une identité professionnelle sobre
J’ai travaillé durant des années comme tous les copains : débauche de tours de manche stylistiques web qui ne servent à rien, pollution numérique à outrance. Bref le tout à fait normal qui ne devrait pas l’être.
Toutefois, au fil des années j’ai découvert que l’on pouvait avoir une activité professionnelle numérique, non pas neutre en carbone, mais plus sobre.
Exemple concret : le site web. Le site que vous visitez séant est un site bas-carbone, son empreinte carbone est toute petite et permet à plusieurs titres de moins empirer la situation.
Certes, le site pourrait être bichrome sans aucune illustration, mais étant par nature imparfait, je n’ai pas encore franchi ce pas. Un jour sans doute.
Que mon site professionnel produise 0,06g de CO2 par vue ou 30 tonnes, cela n’a aucun impact sur ma clientèle. Pour l’instant aucun client n’est venu me dire : “M. Rédigéo, quel beau site sobre, je vous passe une commande.”. Ça n’arrivera d’ailleurs certainement jamais.
Pourtant j’ai passé des heures à comprendre comment réduire mon empreinte CO2 web et bien d’autres à mettre en place les stratégies découvertes.
Cet effort ne me rapporte rien, il me coûte. Ce coût est une perte acceptable que j’accueille de bon cœur et que je souhaite. (Ça vous rappelle peut-être le dilemme entre sobriété voulue et sobriété contrainte, sinon, rendez-vous chez Arthur Keller, JM Jancovici ou Vinz Kanté qui expliquent ça bien mieux que moi.
Des efforts personnels possibles grâce à une activité respectueuse
Mon activité bas-carbone me permet en outre de vivre une vie personnelle également moins toxique pour l’environnement. J’ai, récemment actualisé mon bilan MyCO2. Résultat : 5,8t par an. Un score meilleur que la moyenne, mais encore trop loin des 2t, pour des raisons faciles à comprendre :
- Je suis indépendant et travaille à domicile, donc mes empreintes carbone personnelles et professionnelles se confondent (même chauffage, même ordinateur, même téléphone portable, etc.).
- Je vis hors de France dans une nation où ma petite famille n’a pas de relations. Le voyage en avion tous les 2 ans maximum afin de garder le contact entre ma progéniture et mes ancêtres est un geste qui me coûte, mais dont j’ai du mal à assumer l’arrêt.
- J’effectue des trajets en véhicule essence chaque jour (environ 3km), eu égard à ma situation en campagne où les transports en commun sont aléatoires et peu pratiques.
Toutefois, mon activité me permet de vivre simplement en limitant significativement mes rejets de carbone.
Un engagement auprès des Shifters et des media écoresponsables
Enfin, je ne me livre pas à du greenwashing, car je suis impliqué depuis des années auprès des Shifters et je propose mon aide gracieuse à la rédaction pour des projets que j’estime pouvoir améliorer la situation.
Je suis également fan de science-fiction et je travaille à la mise en place d’outils narratifs modernes et percutants afin de proposer de futurs désirables. Si d’ailleurs vous souhaitez utiliser la cli-fi ou la science-fiction en général afin de proposer des nouveaux récits et des futurs plus sobres, n’hésitez pas à me contacter.
Engager un rédacteur web bas-carbone pour une stratégie numérique moins énergivore
Le net c’est le Far West. Des lois il y en a, tout un paquet, mais de celles qui ne servent qu’à brasser du vent, à faire croire à une parodie de civilité. Dans la réalité, les professionnels du web font n’importe quoi. Nous n’avons pas besoin de vidéos 4K qui démarrent automatiquement pour illustrer un article. Elles ne servent rien, ne servent à rien et ne font qu’augmenter une pollution dont l’existence même est obscène. Travaillez votre stratégie bas-carbone, prenez les bonnes décisions, vous ne le regretterez pas.
Prendre de l’avance sur un futur certain
Le numérique devra, comme tous les secteurs, réduire son empreinte carbone. Or, dans son schéma de progression actuel, l’industrie numérique est sur la voie d’une empreinte carbone colossale dont chaque gramme devient comme une drogue dure, irremplaçable.
Il faudra pourtant réduire.
Vous proposez beaucoup de contenu et le nombre de visiteurs sur votre site est gigantesque, Google vous aime, vous êtes au sommet. La vie est belle. Oui, mais elle est courte, surtout lorsqu’elle part en sucette. Le jour où votre stratégie numérique devra être amputée de 50% ou de 75% de son empreinte carbone, que ferez-vous ? Vous devrez tout revoir, tout reprendre de zéro, bref, remonter la montagne dont vous avez goûté les plaisirs sommitaux.
Pourquoi ne pas être malin ? Pourquoi ne pas éviter les efforts et les tracas en mettant dès maintenant en place une stratégie numérique sobre ?
Vous vous dites sans doute que ce n’est pas pour vous, qu’après tout, votre site n’est pas concerné par tout ça. Faux. Il le sera, et vous avec. Vous vendrez alors ? Et vous dormirez sur vos lauriers et votre plus-value comme un loir ? Peut-être, mais si votre stratégie de contenu est déjà sur la voie de la sobriété, vous pourrez profiter de lauriers bien plus dodus, car un site sobre sera devenu un site plus valorisé.
Organiser la transition sobre de sa marque dans la douceur
De la même manière, organiser la sobriété numérique de votre marque ne se fait pas dans la précipitation. Cette démarche prend du temps et seul un spécialiste des solutions sobres pourra vous guider.
Prenez les devants et n’attendez pas que les pouvoirs publics ou la pression de vos clients ou de vos fans vous oblige à réorienter votre stratégie.
Vous avez toutes les clés pour effectuer une transition calme, réfléchie, temporisée, maîtrisée et corrigée le cas échéant. Investir dans un créateur de contenu bas-carbone est le moyen idéal pour mettre cette stratégie en route et pour discuter des possibilités qui peuvent exister.
De nombreuses solutions restent à inventer et participer à leur élaboration sans greenwashing pourra sans aucun doute aider votre marque ou votre projet.
Participer à l’effort sociétal et écologique qui s’annonce
Enfin, je peux en témoigner, travailler la sobriété et le bas-carbone ça touche droit là, côté gauche, entre l’épaule et le bourrelet. Participer activement à cette transition que l’humanité doit amorcer vous aidera à mieux vivre votre activité professionnelle. L’idée n’est pas de vous asperger de patchouli et de glisser le guide du routard dans votre poche, mais d’identifier et d’actionner les leviers qui sont à la portée de votre activité.
Privilégier un rédacteur indépendant bas-carbone, moi ou un autre, vous donnera sans doute une plus grande satisfaction que d’embaucher un pisse-copie d’une plateforme de rédaction, dont les engagements écologiques ne vont pas plus loin que de mettre des plantes dans leurs locaux, le temps qu’elles meurent de soif.
Bas-carbone ou écoresponsable : Quelles différences ?
J’ai utilisé dans ce texte bas-carbone et écoresponsable de manière interchangeable. C’est un abus de langage de ma part, à défaut d’un terme plus approprié.
Autant faire un point vocabulaire avant de tirer ma révérence, pour le moment.
- Bas-carbone : Cette expression ne veut véritablement rien dire en dehors d’un référentiel dans laquelle on la place arbitrairement. Bas-carbone, désigne une chose, chaine de production, service, ou autre dont les émissions de carbone (et assimilés) sont basses. Basses par rapport à quoi ? Face à un Doge Ram une Tesla est bas-carbone. Pourtant bénéficie-t-elle d’une petite empreinte carbone, disons, comparée à un vélo ? Rien n’est vraiment bas-carbone si l’on va jusqu’au bout du raisonnement. Toutefois, j’utilise volontiers le terme car il est esthétiquement plaisant, il s’écrit bien (c’est important dans mon métier après tout) et il permet immédiatement de visualiser un axe de réflexion, si galvaudé et imprécis est-il.
- Écoresponsable : On peut être bas-carbone et dézinguer la vie à tour de bras, les insecticides sont bas-carbone par exemple. Écoresponsable est un terme qui signifie que le sujet qu’il qualifie respecte de son mieux l’environnement. Le terme est déjà plus précis tout en ratissant un éventail de possibilités plus large. Cependant, “écoresponsable” a été utilisé à toutes les sauces et ne veut plus rien dire, si ce n’est pour apporter un synonyme de “greenwashing”. N’avons-nous pas tous entendu parler du fameux tourisme écoresponsable ?
Pour conclure, je suis un peu des deux, je réduis mon empreinte carbone et je prends soin de mon petit bout de terre, parce que personne ne le fera à ma place, et certainement pas ceux qui sont censés le faire. Surtout, j’entends aider ceux qui souhaitent suivre le même chemin, professionnels, particuliers, amateurs de science-fiction.